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Courrier au Recteur : Situation à Saint-Martin

samedi 11 novembre 2017, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Monsieur le Recteur,

Notre organisation syndicale s’est déplacée sur Saint-Martin mercredi 8 novembre toute la journée pour faire un état des lieux de la situation, vu que la « rentrée normale » avait été officialisée par la venue du ministre de l’Éducation Nationale le 6 novembre.

Notre organisation syndicale est choquée par les problèmes de sécurité manifestes dans au moins deux établissements scolaires : la cité scolaire Robert Weinum et le collège Quartier d’Orléans. Pour la cité scolaire, les salles potentiellement dangereuses et inutilisables ne sont absolument pas inaccessibles, puisque seules deux tables scolaires sont mises en travers pour empêcher l’accès. Par ailleurs, plusieurs structures métalliques lourdes et hautes menacent de tomber à tout instant dans la cour où les élèves circulent. Pour ce qui concerne le collège Quartier d’Orléans dont les cours ont repris jeudi 9 novembre, l’établissement n’est absolument pas sécurisé puisque les élèves peuvent entrer et sortir comme ils le veulent de l’EPLE. C’est pourquoi notre organisation syndicale demande la saisine immédiate du CHSCTA pour faire le point des travaux à mener de toute urgence pour mettre l’ensemble des usagers en sécurité.

Par ailleurs, des travaux ont lieux pendant les heures de cours à la cité scolaire, ce qui est totalement incompatible avec la tenue de cours dans les salles voisines au vu des nuisances sonores, qui ont pourtant lieu !

Puisque la rentrée scolaire doit être normale, nous vous demandons de « normaliser » la situation administrative des collègues : établir des ordres de mission pour les collègues du collège Soualiga qui enseignent physiquement au sein de la cité scolaire, faire signer des états VS à l’ensemble des collègues pour leur permettre de toucher l’ensemble des indemnités auxquels ils ont droit (ISOE, heures supplémentaires, IMP...), mettre en place des emplois du temps stables qui ne changent pas toutes les semaines, organiser des élections au conseil d’administration pour que les instances démocratiques des EPLE puissent se mettre en place et fonctionner !

Notre organisation syndicale a par ailleurs été sollicitée par de nombreux collègues du collège Soualiga et de la cité scolaire qui se voient imposés du co-enseignement sans aucune concertation préalable « pour compléter leur service » dixit les chefs d’établissement. Nous rappelons que dans le cadre de la loi, s’il existe effectivement un maximum de service, il n’existe nulle part de minimum de service. Par ailleurs, la liberté pédagogique est inscrite dans le statut des enseignants, c’est pourquoi il ne peut être question d’imposer du co-enseignement sans demander l’avis des enseignants au préalable et sans aucun projet pédagogique. C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir pour faire cesser ces abus de pouvoir qui mettent en péril le statut des enseignants, par ailleurs déjà fortement impactés par la catastrophe qu’a représenté Irma.

Notre organisation syndicale attend des réponses rapides sur l’ensemble de ces points qui ne font que s’ajouter à la situation déjà dramatique que vivent les collègues au quotidien : la situation sur place n’est toujours pas « normale » : l’eau au robinet n’est pas potable, les assurances ne répondent pas aux demandes des collègues, de nombreux services ne sont toujours pas fonctionnels (banques...), de nombreux collègues n’ont toujours pas de logement pérenne. Il ne s’agit pas de les fragiliser encore plus qu’ils ne le sont déjà. Nos représentants ont reçu des collègues en larmes toute la journée. La situation est difficile, prenez les décisions qui s’imposent pour ne pas l’aggraver encore plus.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, Monsieur le Recteur de l’académie, veuillez croire à notre profond attachement au service public d’Éducation.

Guillaume MARSAULT
Secrétaire académique
SNES Guadeloupe