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Attaques frontales au métier de CPE

dimanche 25 janvier 2009, par Sandrine Stefkovic

Lutte contre l’absentéisme : une nécessité reconnue, une réponse inadaptée

Le Ministre de l’Education nationale vient d’annoncer la création de 5.000 emplois de « médiateurs de la réussite scolaire » chargés, en liaison avec les familles, de traiter l’absentéisme scolaire dans les établissements. Ils seront recrutés dès le mois de mars dans 215 quartiers en difficulté. Cette annonce est la reconnaissance de la nécessité d’augmenter le nombre d’adultes dans les établissements pour assurer l’encadrement des élèves et en particulier le suivi des absences en liaison avec les familles, ce que le SNES réclame depuis de nombreuses années. Cependant, pour le SNES, le choix du ministre de faire appel à des emplois aidés est inacceptable :
 la mission qui leur serait confiée est actuellement assurée par les CPE (Conseillers principaux d’Education) et par les assistantes sociales, c’est-à-dire des personnels qualifiés et formés alors que les personnels précaires ne bénéficieraient d’aucune formation ;
 il est fait appel une nouvelle fois à des personnels précaires avec un salaire au SMIC pour assurer des missions permanentes dans les établissements scolaires en lieu et place de personnels titulaires. La politique prônée par le ministre rappelle les expériences tentées antérieurement sans succès : grands-frères, emplois jeunes, mères relais. Ces mesures simplistes et opportunistes pour tenter de relancer le plan Banlieue sont une réponse inadaptée qui ne correspond pas au besoins d’accompagnement des élèves concernés !

Ainsi, pour des raisons manifestes d’économie, le Ministère choisit de mettre en péril les missions importantes qu’il prétend en même temps développer, sans traiter sur le fond les problèmes d’absentéisme dont les dimensions sociales et éducatives sont évidentes. Cette annonce fait craindre légitimement aux CPE que le ministre a fait le choix soit de leur disparition soit d’une transformation de leurs missions vers des activités plus administratives qu’éducatives.

Au niveau national le ministère confirme la fermeture du concours interne de CPE pour la troisième année consécutive et la diminution drastique de postes au concours externe.

Dans l’académie de Guadeloupe, cela se traduit par le recrutement de CPE non titulaires pour compenser le manque de titulaires et la suppression de 6 postes de TZR. Les conditions d’exercice de notre profession se détériorent d’année en année : collèges de plus de 1 000 élèves avec seulement deux CPE, une charge de travail administratif toujours grandissante au détriment de nos missions premières, un personnel de surveillance en nombre insuffisant pour assurer le bon fonctionnement du service de vie scolaire.

L’Etat doit prendre ses responsabilités face à la jeunesse et donner les moyens à l’ensemble de ses services publics pour répondre à la hauteur de ses ambitions.Le SNES demande donc que la reconnaissance par le Ministre des besoins dans les établissements conduise à augmenter fortement le recrutement des CPE. Le SNES demande des créations de postes de CPE en Guadeloupe, soit un CPE/250 élèves.