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Formation continue pendant les vacances, c’est non !

mardi 10 septembre 2019, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Il dit être le ministre de la concertation mais, force est de constater que Jean-Michel Blanquer agit comme un monarque absolu.

Dernier épisode : l’imposition d’une semaine de formation aux enseignants est un mauvais coup porté à nos conditions de travail mais aussi à la formation qui doit rester de l’initiative des personnels.

D’après les études internationales, les enseignants français sont les plus demandeurs de formation mais aussi ceux qui participent le moins.

La cause : une formation détournée de ses objectifs par l’institution. De plus en plus, cette dernière utilise ce moyen pour vendre ses réformes. Transformant la formation en litanie politico-servile vantant les choix du ministre ou du recteur. Ce n’est pas de ça que les collègues veulent.

Pour faire passer la pilule, le ministère propose une rémunération : 120€ brut par jour (soit 6h de formation) et pas plus de 60€ brut par demi-journée (soit 3h). Tout en allant jusqu’à 5 jours de formation continue sur convocation pendant les vacances.

Lors du comité technique ministériel du 12 juin 2019, le ministère a présenté un décret permettant de rémunérer des actions de formation continue suivies par les professeurs pendant les congés scolaires mais permettant aussi à l’administration d’imposer, sur ces jours de vacances, jusqu’à cinq jours de formation.

Si le ministère pensait que rémunérer les personnels pour se former ferait passer la pilule d’une contrainte à se former pendant les congés scolaires, il a dû se résoudre à l’évidence : la profession n’est pas dupe. L’ensemble des élus au comité technique ministériel a voté contre ce projet. Tous ont demandé que la formation sur les congés scolaires soit rémunérée, mais ne puisse se faire que sur la base du volontariat des personnels.

Un second comité technique a été convoqué le jeudi 20 juin 2019. En effet, si un texte recueille un avis défavorable unanime, l’administration est invité à rouvrir des discussions sur le texte rejeté avant de reconvoquer un nouveau comité technique. Dans le cas présent, nulle discussion nouvelle n’a eu lieu. Le texte a été représenté dans la même rédaction.

Pourtant, tout le monde n’est pas d’avis d’imposer la formation continue pendant les vacances scolaires. En effet, le 13 juin 2019, la commission mixte paritaire (CMP) des assemblées se réunissait pour discuter du projet de loi sur l’école de la confiance et tenter de trouver un terrain d’entente sur les articles qui n’avaient pas été votés de façon identiques par les deux assemblées. Un article adopté par le Sénat mais pas par l’Assemblée nationale (voir art. 14 bis) prévoyait de rendre obligatoire la formation continue pour les personnels enseignants et que celle-ci s’accomplisse prioritairement en dehors des obligations de service. Or cet article n’a pas été retenu par la CMP.

La représentation nationale fait le choix de ne pas rendre obligatoire la formation continue pendant les congés scolaires, mais le ministère en décide autrement.

C’est donc cela le dialogue prôné par Jean-Michel Blanquer :

  • toutes les organisations syndicales sont contre, il impose quand même ;
  • les parlementaires sont contre, il impose quand même.

Le texte est maintenant publié contre l’avis des travailleurs et de la représentation nationale. Le SNES-FSU sera en première ligne pour le mettre en échec et rendre impossible son application pour les enseignants non-volontaires.


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