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CDIsation des AED : quel progrès ?

jeudi 17 février 2022, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Les députés ont adopté, le 20 janvier 2022, une proposition de loi censée « lutter contre la précarité » des AED et des AESH. Ce texte doit permettre aux AED de pouvoir signer un CDI après avoir exercé leur mission pendant 6 années.

CDIsation des AED, une (fausse) bonne idée ? 3 idées reçues :

  • « La CDIsation protégera les AED des pertes d’emploi » :
    FAUX : Si la CDIsation permet en effet de lever la crainte des non renouvellements de fin d’année, elle ne garantit pas le maintien dans l’emploi, et ne protège pas les personnels des éventuels licenciements ou suppressions d’emplois.
  • « La CDIsation, un progrès pour sortir les AED de la précarité » :
    FAUX : Cette disposition n’est accompagnée d’aucune mesure de revalorisation salariale, d’ aucune création de grille indiciaire, ni d’évolution quant aux modalités de recrutement et au temps de travail. Pour rappel, une majorité d’AED subissent des temps partiels imposés chaque année. À l’instar de ce qu’il s’est passé pour les AESH ou les enseignants non titulaires, les collègues AED seront CDIsés sur des quotités de travail à temps partiel, ce qui obligera les personnels à cumuler parfois plusieurs emplois pour espérer finir les fins de mois.
    Comble du cynisme, en réponse aux revendications salariales des AED, toujours exclus du Grenelle, le ministre a proposé des heures supplémentaires alors qu’une majorité d’entre eux se voient imposer chaque année un temps partiel !
  • « La CDIsation répond aux revendications des personnels » :
    VRAI et FAUX : l’année scolaire 2020-2021 a été marquée par de nombreuses mobilisations des AED, soutenues par le SNES-FSU. Si nombreux ont été les personnels à réclamer la CDIsation, la majorité d’entre eux revendiquait avant tout de meilleures conditions de travail, une reconnaissance et une revalorisation salariale, des dotations supplémentaires pour les établissements afin de répondre aux enjeux du terrain, etc.
    Lors de la journée d’action du 13 janvier dernier, la mobilisation des personnels de vie scolaire a été particulièrement remarquée. Malgré cela, le gouvernement refuse toujours d’entendre les revendications des personnels sur les conditions de travail et la reconnaissance des personnels.
    Par ailleurs, si le texte initial prévoyait d’instaurer pour les AED et les AESH la prime REP+ ainsi qu’un taux minimal d’encadrement pour les AED, toutes ces dispositions ont été supprimées par les parlementaires sous l’impulsion du Gouvernement Macron.
    Il ne voulait pas que les conditions de travail des AED s’améliorent !

Trop, c’est trop !

Parce qu’il y en a marre de ce mépris, parce que les personnels et le service public d’Éducation Nationale valent mieux que cela, le SNES-FSU revendique pour les AED :

  • Le retour au statut de MI – SE (Maîtres et Maîtresses d’Internat, Surveillantes et Surveillants d’Externat). C’était un statut plus protecteur qui apportait de réelles garanties sur les conditions, le temps de travail, et la rémunération. Avec la création des AED en 2003, l’administration a demandé aux personnels de travailler plus, pour gagner moins ! Inacceptable !
  • Une revalorisation salariale à hauteur de la perte du pouvoir d’achat perdu depuis 10 ans,
  • L’octroi de la prime REP à tous les AED affectés en Éducation prioritaire comme les autres personnels d’éducation.
  • Des dotations supplémentaires d’AED en nombre suffisant pour répondre aux besoins réels des collèges et des lycées,
  • Une mise à plat des conditions de recrutement (retour au recrutement académique) et du temps de travail,
  • Une mise en place réelle de la formation statutaire d’adaptation à l’emploi pour toutes et tous,
  • La création de réelles perspectives d’emploi pour les AED :
    La CDIsation des AED est symptomatique de l’incapacité politique à créer de réels emplois pérennes et non précaires pour la jeunesse depuis au moins 5 ans. Le SNES-FSU a toujours considéré que le travail d’AED ne constituait pas un métier, mais devait être une étape dans le parcours des jeunes. Pour cela, il a toujours revendiqué un accès priorisé aux concours de la fonction publique pour les AED, la reconnaissance et la valorisation des compétences acquises dans le cadre de leur parcours de formation.

Le SNES-FSU ne cesse et ne cessera de dénoncer la précarisation des AED et d’exiger la meilleure ambition possible pour les personnels comme pour le service public !