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Et l’opprobre retomba sur les enseignant·es plutôt que sur le Ministre...

dimanche 14 juin 2020, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Le 10 juin sur une radio nationale le ministre a agité la carotte et le bâton, la "prime covid" et la "sanction" ! C'est sa réponse à la charge inacceptable de la télévision publique contre les professeur·es, ces 3min30 qui lancèrent le "prof bashing"... Une manière de dédouaner notre ministre (qui fut incapable de maintenir un cap pendant cette crise) ou de détourner l'attention dans cette semaine de mobilisation contre les violences policières.

Venons en aux chiffres : selon France 2 "des milliers de profs n'ont pas assuré leur propre cours pendant le confinement" plus loin le reportage précise entre 4 et 5% des 800 000 enseignant·es... les mêmes données sont reprises par le ministre le lendemain. D'après ces chiffres (impossibles à vérifier puisqu'on ne connaît pas les critères jugeant du travail ou non) les enseignant·es sont donc dans la moyenne des arrêts maladies en France (4.72%) et beaucoup moins que la moyenne durant les périodes épidémiques (gastro, grippe ou dengue) qui peuvent dépasser les 10%.
Par conséquent pendant cette pandémie inédite, d'après les chiffres du ministère, les personnels de l’Éducation Nationale ont fait preuve d'une grande conscience professionnelle.

Et dans le détail, que cache ce taux de 5% ?

"Tous les enseignants qui n'ont pas donné de nouvelles" donc à la fois des gens malades, des gens empêchés pour des raisons d'accès au numérique, des gens qui devaient garder leurs enfants...

France 2 en qualifiant de "décrocheurs" les professeur·es absent·es revient en fait sur les bases du droit du travail.

Les professeur·es qui doivent acheter leur matériel, qui n'ont pas de médecine du travail, qui ont des salaires très inférieurs à ce qu'ils devraient être, devraient en plus renoncer au congé maladie et à leur vie de famille !!!

Nous devons être fier·es de ce que nous avons fait. En deux jours on nous a demandé de transformer notre métier majoritairement basé sur le contact et l'oral en un métier de distance et d'écrit.

Nous l'avons fait, vite et bien, selon nos possibilités et celles de nos élèves. Nous avons tellement bien réussi à nous adapter au confinement que la continuité pédagogique qui n'existait pas est maintenant considérée comme une chose allant de soi.

M. Blanquer ni carotte ni bâton.
Une vraie reconnaissance pour toutes et tous y compris sur le bulletin de salaire !