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Conférence de presse sur le travail décent

mercredi 7 octobre 2009, par Guillaume MARSAULT

7 octobre 2009
La conférence de presse s’inscrit dans la journée d’action du travail décent internationale. Pour le second degré de l’Éducation nationale, qui s’inscrit dans la fonction publique d’État & la fonction publique territoriale, l’action est malheureusement tout aussi nécessaire que dans le privé.

Des personnels précaires multipliés
Les suppressions de postes dans le cadre de la déclaration présidentielle de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ne signifient aucunement la suppression de la demande. Pour pallier cette demande en formation, l’État ou les collectivités territoriales ont de plus en plus recours à des contrats précaires : vacataires ou contractuels pour l’enseignement, assistants d’éducation ou CAE dans les vies scolaires, contrats aidés pour les missions d’entretien, restauration. Ces personnels qui ne bénéficient aucunement des avantages de la fonction publique se voient le plus souvent exiger des missions difficiles, lourdes & complexes qui les privent de la nécessaire formation pour sortir de la précarité. Ainsi une collègue contractuelle en Langue & Culture Régionale (LCR) Créole se voit affectée cette année sur trois établissements : comment peut-elle dans ces conditions préparer le concours de recrutement de l’enseignement du second degré (CAPES)
Des personnels titulaires pressurés
Dans le même temps, les personnels titulaires constatent une dégradation de plus en plus forte de leurs conditions de travail. Les pressions pour accepter les heures supplémentaires générées par les suppressions de postes, les pressions pour appliquer les remplacements de courte durée mis en place pour pallier le manque de titulaires remplaçants, les multiplications de réunions systématiquement en dehors du temps de travail, les formations continues placées les mercredis après-midis ou samedis matin, pénalisant de fait fortement les femmes sont quelques éléments pour dénoncer une politique de précarisation de l’emploi qui met en difficulté les collègues & dégrade la qualité du travail.
Les titulaires remplaçants (TZR) se retrouvent dans des situations dramatiques. Affectés souvent sur deux, voire trois établissements, ils passent beaucoup de temps sur la route, temps perdu pour la nécessaire concertation pédagogique. La négligence des chefs d’établissement amène les collègues à devoir courir d’un établissement à l’autre, faute de temps suffisant pour faire les trajets. Les collègues titulaires d’un poste dont le service se trouve partagé entre plusieurs établissements se retrouvent dans la même situation.
Des conditions pédagogiques indignes
Malgré l’affichage politique d’une rentrée techniquement réussie », les effectifs dans les classes augmentent à chaque rentrée, au fur & à mesure que le gouvernement dirigé par M.Sarkozy ne remplace pas les fonctionnaires. L’augmentation des effectifs & la diminution de l’encadrement sont génératrices de violence. Malgré l’obstination du gouvernement à ne pas le reconnaître, les suppressions de postes créent les conditions d’une croissance des incivilités.
L’académie de Guadeloupe apparaît nettement en retard pour le matériel scolaire. Alors que le ministre de l’Éducation affiche dans sa circulaire de rentrée la généralisation du cahier de textes électronique pour la rentrée 2010, une majorité de collèges n’a toujours pas de salle informatique digne de ce nom pour préparer au Brevet Informatique & Internet, nécessaire pour obtenir le brevet depuis deux ans. La plupart des collègues en sont encore réduits au tableau vert & à la craie, alors qu’une pédagogie moderne voudrait l’utilisation quotidienne dans chaque classe d’un vidéoprojecteur, voire d’un tableau électronique.
Pour l’EPS, la situation est encore plus critique, les installations sont totalement déficientes, & les moyens alloués pour s’y rendre largement insuffisant. Trop de collègues doivent se rendre à pied sur des installations situées à plus de 20 minutes de marche pour une séance... deux deux heures. Dans certains établissements, faute d’installations sportives, les enseignants d’Éducation Physique en sont réduits à faire des cours de nutrition... dans des salles de classes ! Dans le même temps, le ministère de la Santé alerte sur le taux d’obésité plus important que la moyenne dans l’académie.

Le travail digne dans l’Éducation Nationale est une nécessité pour former les citoyens de demain. En offrant des conditions de formation trop souvent indignes aux élèves, le gouvernement met dès le plus jeune âge les enfants en situation de précarité, pénalisant dès le départ les enfants issus des classes populaires.
Pour la FSU, les conditions de travail dignes dans l’Éducation Nationale signifient une Éducation de qualité, avec du matériel approprié choisi par des fonctionnaires titulaires, au service de la réussite de tous les élèves.