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Le Premier Mai, début des mobilisations

mercredi 1er mai 2019, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Qu’est-ce que le Premier Mai ?

Le Premier Mai ou journée internationale de lutte des travailleurs est une journée de lutte du mouvement ouvrier, en mémoire du massacre de Haymarket Square en 1886.1

Pourquoi défiler le Premier Mai ?

Aujourd’hui, le Premier Mai est une journée de célébration des combats des travailleurs et des travailleuses. Mais aussi une journée d’action et de mobilisation internationale pour les droits des travailleur-se-s, le progrès social, la paix et la solidarité.

Dans la continuité des nombreuses luttes menées, il s’agit de poursuivre et amplifier les batailles pour que les urgences sociales et climatiques soient enfin prises en compte par le gouvernement et le patronat.

Aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté dont 6 millions sont privé-e-s d’emploi, et de nombreux-ses jeunes sont en situation de précarité. Dans le même temps des dividendes de plus en plus importants sont versés aux actionnaires. C’est une autre répartition des richesses qu’il faut mettre en œuvre ainsi qu’une fiscalité plus juste et plus progressive.

À l’inverse des choix politiques actuels, il est urgent de revaloriser les salaires du privé et du public, les minimas sociaux et les pensions, développer des services publics de qualité sur tout le territoire, gages de cohésion sociale et de plus d’égalité, d’établir une protection sociale de haut niveau, socle de notre modèle social basé sur la solidarité, créer des emplois de qualité dans le privé comme dans le public et assurer l’égalité professionnelle, permettre la réussite de tous les jeunes et l’accès à un haut niveau de qualification à toutes et tous ainsi que l’autonomie de la jeunesse, une éducation émancipatrice, gratuite sans restriction de nationalité. Aussi bien en France qu’en Guadeloupe.

Pourquoi défiler avec les travailleurs du privé ?

Parce que ce sont des travailleurs comme nous.

Parce que nous sommes des travailleurs, comme eux.

Parce qu’à chaque fois qu’ils gagnent quelque chose, cela nous donne un point d’appui pour gagner quelque chose.

Parce qu’à chaque fois qu’ils perdent quelque chose, cela donne un argument au gouvernement pour nous réduire nos droits.

En juillet 2016, c’est la solidarité des travailleurs, du secteur public comme du secteur privé, qui a permis que les employés du Crédit Agricole gardent leur indemnité de vie chère2, la FSU a participé à la mobilisation.

En 2018, le gouvernement a instauré la journée de carence pour les fonctionnaires en prenant exemple sur les trois jours de carence dans le secteur privé (alors que pour les trois quarts, l’employeur prend en charge au moins une journée).

En 2019, le gouvernement veut que la première journée de carence ne soit plus indemnisée par l’employeur, en prenant l’exemple des fonctionnaires.

C’est bien la preuve quelqu’un perd, tout le monde perd et que quand quelqu’un gagne, tout le monde gagne !

À l’heure où le Gouvernement annonce la fin de l’indemnité de vie chère pour une catégorie de fonctionnaires3, nous allons nous mobiliser pour le maintien des congés bonifiés et nous aurons besoin de nos camarades du privé pour garder l’indemnité de vie chère !

Certaines des revendications ne nous concernent pas !

Le principe d’un Premier Mai unitaire est de trouver des revendications communes : eau, CHU et sargasses sont les revendications que toutes celles et tous ceux qui vivent en Guadeloupe subissent et dénoncent.

Il y a évidement des points qui peuvent sembler éloignés de nos préoccupations, pourtant ce sont toujours des travailleurs qui demandent des meilleurs conditions de travail et/ou de rémunération. Cela est aussi notre cas. Leur revendication nous concernent !

L’éducation, un thème important de la mobilisation

La FSU a réussi à démontrer que l’Éducation est un point majeur sur nos îles, c’est pourquoi elle est traité dans un paragraphe

Comme les autres services publics, l’éducation paie un lourd tribut à la politique de régression drastique imposée depuis des années par les gouvernements successifs.

Cette année encore, le rectorat s’emploie à fermer des classes. Le Ministre de l’Éducation prévoit le regroupement de collèges et d’écoles primaires pour supprimer des postes.

Les écoles insalubres ou mal entretenues sont légions en Guadeloupe provoquant la mobilisation de nombreux parents d’élèves.

C’est même l’Éducation qui est l’une des premières raisons de l’appel à mobilisation4 :

MOBILISONS-NOUS contre le démantèlement du service public notamment à la Poste, avec les enseignants et les parents d’élèves qui protestent contre les nouvelles fermetures de classes et les suppressions de postes.

Qui vient défiler ?

En Guadeloupe, il y a l’unité des syndicats : tout le monde participe (cette année, l’Unsa ne devrait pas défiler en Guadeloupe). C’est un grand moment de revendications mais aussi de retrouvailles avec les collègues qui ont changé d’établissement, les camarades des autres syndicats... On y croise aussi le facteur du quartier et la médecin qui s’est occupée de notre enfant aux urgences.

C’est un moment de partage et, à la fin du défilé, le stand de la FSU est fréquenté par tous les militants des autres syndicats qui viennent nous remercier de ce qu’on fait pour l’Éducation, pour les enfants. Mais aussi pour l’unité syndicale (le U de FSU !)

Et à la fin, c’est nous qu’on gagne ?

On gagne en se mobilisant, en luttant et en votant. Si le Premier Mai est un jour férié, chômé et payé, c’est parce que les travailleurs se sont mobilisés longtemps pour qu’ils l’obtenir.

Il est tellement passé dans les mœurs que nombreux sont ceux qui ont oublié sa signification et le voit comme un jour sans travail. C’est bien plus que ça.

Barbecue, plage, journée devant la télévision ou à corriger des copies, tout le monde a une bonne raison de squizzer le défilé. Pourtant, le Premier Mai a été obtenu par la lutte des travailleurs et face à un gouvernement qui veut casser tous les droits que nous avons conquis en construisant des rapports de force à notre avantage, il faut être nombreux à se mobiliser.

Rendez-vous où alors ? À quelle heure ?

Le point de départ est fixé à 8h30 au stade des Abymes (rue René Achille Boisneuf, geo:16.26852,-61.50863 ?z=19).

Les suppressions de postes, la réforme du lycée, du baccalauréat, la loi Blanquer, celle de destruction de la fonction publique, la fin de l’indemnité de vie chère, vous pouvez venir avec des banderoles de toutes vos revendications. Si vous avez un instrument, cela nous fera plaisir de chanter.

Le cortège de la FSU sera habillé en noir mais il n’y a aucune obligation. N’oubliez pas votre parapluie pour la pluie ou le soleil.

Une manifestation, un défilé c’est aussi (surtout !) un moment de joies et de célébrations !


  1. Une bombe est lancée et tue un policier à la fin d’une manifestation. Après l’attentat, huit hommes sont arrêtés, accusés et condamnés à mort (sauf un). 7 ans plus tard, ils sont tous réhabilités par la justice. Quatre ayant été pendus, un s’étant suicidé avant l’exécution. L’auteur n’a jamais été retrouvé. L’affaire Haymarket Square↩

  2. La grève au Crédit Agricole est terminée↩

  3. La fin de l’indemnité de vie chère pour les fonctionnaires en Outre-Mer ?↩

  4. Le tract et l’affiche : sont en fin d’article↩