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Parcoursup, la machine à exclure nos élèves

mercredi 22 mai 2019, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Les premières statistiques de parcoursup 2019 nous parviennent et, en plus des quelques couacs, force est de constater que ce système mis en place en catastrophe l’année dernière est une catastrophe pour l’orientation des élèves de notre académie.

Cela montre que parcoursup, par sa conception, est au mieux un accident industriel, dont les élèves sont les premières victimes, au pire un instrument d’exclusion sociale assumé par le Gouvernement.

85 % des élèves guadeloupéens refusés hors du département

Les statistiques jettent un regard cru sur les souhaits de nos élèves : 85% des demandes de nos élèves dans d’autres académies ont essuyé un refus.

L’opacité inhérente à parcoursup jette un doute sur les affectations : il est possible que les élèves n’aient pas fait une liste de vœux en adéquation avec leur dossier ; Mais il se peut aussi que des universités aient choisi d’exclure nos élèves pour des raisons géographiques. Le défenseur des droits a rappelé que le recours au critère du lycée d’origine pour départager les candidats peut être assimilé à une pratique discriminatoire.

Cette opacité, aussi bien dans les attendus que dans les algorithmes décourage en premier les filles et les élèves issus des classes sociales défavorisées. Cela révèle ce qu’est véritablement parcoursup un moyen de tri social qui accroît encore les inégalités.

10 % des élèves sont exclus de toutes les formations demandées

Toujours d’après les remontées que nous avons, 9,7% des élèves guadeloupéens n’ont eu aucune réponse positive et se retrouvent, de fait, exclus des études supérieures. Quelle motivation peuvent-ils avoir dans la dernière ligne droite avant le baccalauréat, sachant que même s’ils réussissent leurs épreuves, ils n’auront droit à rien ?

Quelle motivation peuvent avoir ses élèves à quelques jours des examens ?

Est-ce encore un moyen pour jeter ses jeunes et leur avenir à la rue ?

Les cachotteries du Recteur et du Ministre

Les statistiques sur lesquelles nous travaillons ne sont pas complètes mais donnent une photographie éclairante sur les effets de parcoursup en Guadeloupe.

En effet pour masquer l’échec de parcoursup, la Ministre (et donc le Recteur) refusent de donner les chiffres bruts. Cette dernière, alors qu’elle en a la possibilité, a refusé de chercher les chiffres sur le couac du surbooking.

Ce refus d’agir en toute transparence est révélateur de la stratégie du Gouvernement quand à l’affectation des élèves après le bac :

  • parcoursup est une machine aveugle ;
  • les problèmes de nos élèves sont cachés ;

Toute cette opacité, assumée par le Gouvernement, ne peut nous que faire conclure : « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ».

Quelles solutions ?

Le SNES et les syndicats de la FSU revendiquent dès aujourd’hui la fin des algorithmes locaux (chaque établissement choisit les élèves qu’il veut, sans que ceux-ci ne sachent ce qu’on attend d’eux). En particulier, il faut supprimer l’établissement et l’académie d’origine pour ne pas que nos élèves soient discriminés. On se rappellera que l’année dernière, une élève guadeloupéenne avec 20/20 de moyenne avait été refusée dans ses demandes parisiennes . Que pouvait-elle faire de plus pour être acceptée ? À part ne pas être originaire de Guadeloupe !

Il faut aussi un retour hiérarchisation des vœux qui permet une réponse rapide et optimale pour les élèves (et leurs parents). Aujourd’hui, les élèves en attente passent leur journée à s’inquiéter de leur position sur la liste d’attente.

Enfin, il faut que tous les élèves puissent avoir l’assurance de poursuivre leurs études dans une université dès qu’ils obtiennent leur baccalauréat, c’est la première garantie qu’ils ne se retrouvent, abandonnés contre leur volonté, dans nos rues, abandonnés par le ministère.