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Communiqué de presse : la question n’est pas de définir une date de reprise de l’enseignement, mais bien les conditions sanitaires de cette reprise !

vendredi 1er mai 2020, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Les Abymes, le 30 avril 2020,

La FSU Guadeloupe déplore que le président de la République, suivi par son premier ministre aient défini arbitrairement, pour faire plaisir au MEDEF, une date de reprise des enseignements en présentiel au 11 mai, malgré les avis contraires du conseil scientifique qui ont été publiés. Dans la foulée, sans prendre la peine de s’interroger sur les conditions matérielles et sanitaires d’un retour en classe, le Recteur, et tous les petits chefs avides de paraître plus serviles les uns que les autres se sont précipités sur l’aubaine pour « organiser les conditions d’une reprise », alors même qu’il est évident que les conditions sanitaires ne seront pas réunies !

D’ailleurs, les annonces du gouvernement ne prétendent pas que les conditions sanitaires seront décentes, elles renversent le poids de la décision sanitaire aux français en les prenant à la gorge par le portefeuille. Toute personne qui souhaitera garder son enfant à la maison après le 1er juin ne sera plus rémunéré ! La FSU Guadeloupe n’est pas dupe. On demande aux enseignants d’assurer la garderie des plus petits : l’éducation n’intéresse ni le Recteur Fourar, ni le préfet Gustin, ni le gouvernement Philippe ! Pour la FSU Guadeloupe, c’en est trop ! Commençons par organiser les conditions sanitaires nécessaires à une reprise, avec des tests, des masques, des gels hydroalcooliques, de l’eau, des personnels en nombre pour désinfecter les établissements scolaires, et ensuite, il sera possible de discuter d’une reprise.

La réunion des élus en début de semaine a mis en doute les possibilités d’organiser une reprise le 11 mai.

Les collectivités de Martinique et de Guyane ont quant à elles pris leurs responsabilités et annoncé qu’il n’y aura pas de reprise ! Que les élus guadeloupéens soient à la hauteur de leurs voisins de la Caraïbe en nous informant le plus rapidement et en toute transparence !

Pour la FSU Guadeloupe, il n’est pas question de reprendre pour mettre en danger qui que ce soit ! Les conséquences seront d’autant plus dramatiques sur notre territoire que les familles élargies sont la norme dans l’organisation sociale du territoire, que les coupures d’eau sont chaque jour plus nombreuses et que le CHU n’est en aucun cas prêt à répondre à un afflux massif de patients malgré les efforts démesurés des soignants !

La FSU Guadeloupe dit aujourd’hui haut et fort ce qu’elle dit depuis longtemps. Plutôt que de bricoler un retour à l’école, bancale, dangereux et inefficient en mai voire en juin, il faut préparer une rentrée digne pour septembre 2020. Cette crise du coronavirus doit être l’occasion de rattraper les ratés du passé !

Il y a urgence de faire de l’éducation une priorité en dotant tous les établissements en personnels pour faire face et à la pandémie et aux difficultés récurrentes de notre académie !

Il y a urgence à augmenter le nombre d’assistantes sociales, d’infirmières scolaires, de PsyÉN.

Il y a urgence à créer des postes dans le premier et le second degré pour alléger les effectifs par classe et permettre de rattraper ce qui n’a pu être fait durant l’année scolaire 2019-2020.

Il y a urgence à mettre en éducation prioritaire les établissements de l’académie !

Pour cela, Monsieur le Recteur, à qui on demandait de supprimer 26 postes dans les collèges et lycées, doit revenir sur les 60 postes qu’il a décidé unilatéralement de supprimer ! Monsieur le Recteur doit demander des postes supplémentaires pour compenser le retard constaté par l’inspection générale en éducation prioritaire, mais aussi pour compenser le surnombre d’élèves en décrochage total, en raison de le fracture numérique de notre territoire et du fort taux de pauvreté !

Monsieur le Recteur, qui n’a toujours pas tenu le Comité Technique sur les postes dans les collèges et lycées, a l’occasion de montrer qu’il se préoccupe réellement au territoire qu’il régit en mouillant la chemise pour obtenir ce que les personnels ont réclamé pendant de très nombreuses semaines de blocage des établissements scolaires.

La FSU Guadeloupe rappelle si les enseignants parviennent à maintenir la continuité pédagogique, c’est avec leur propre matériel, au prix d’efforts démesurés, que le Recteur prétend balayer d’un revers de main, en détruisant un peu plus le service public d’éducation à la rentrée prochaine ! C’en est trop !

L’urgence sanitaire ne peut être le prétexte pour abîmer un peu plus le système éducatif de notre territoire, et pour imposer des choix que l’ensemble des personnels a massivement rejeté ! L’éducation de qualité, pour la réussite de tous les élèves, ce sont des enseignants avec des conditions de travail décentes, avec des effectifs réduits.

Non au bricolage d’une pseudo-rentrée imposée par le MEDEF qui va générer un pic de mortalité insupportable !

Oui à une rentrée en septembre, en toute sécurité, préparée en concertation avec les organisations syndicales, les équipes pédagogiques et des moyens exceptionnelles pour répondre humainement et solidairement à une crise qui frappe plus fortement les plus démunis !