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Harmoniser ou évaluer ?

vendredi 9 juillet 2021, par Bureau SNES-FSU Guadeloupe

Harmoniser les notes est une pratique pédagogique légitime. Mais depuis quelques années, l’institution s’en est emparée pour améliorer ses indicateurs de réussite.
En Guadeloupe, dès le premier jour, un chef d’établissement a demandé à des évaluateurs du Grand oral d’augmenter les notes de trois points. Un autre a demandé d’être bienveillant avant même de voir les élèves. Réflexe des chefs d’établissements ou ordre de la rectrice ? Les conséquences sont funestes pour la jeunesse Guadeloupéenne. Deux rapports (cour des comptes puis mission parlementaire transpartisane) relèvent avec étonnement les résultats bons, voire meilleurs qu’ailleurs, des élèves aux examens.

Étonnement qui trouve sa source dans les données de la journée défense et citoyenneté. En France hexagonale, le taux départemental le plus élevé de jeunes ayant des difficultés en lecture est 12,9 % (Aisne). En Guadeloupe, il est de 28 %. Pourtant, en France, 7 % des élèves de collèges sont en REP+. En Guadeloupe, c’est 4,5 %.

Contre ces chiffres implacables, la solution du rectorat de la Guadeloupe pour justifier sa politique éducative : harmoniser à tous crins. Les résultats du Grand Oral, qui seront nécessairement très bons grâce à l’harmonisation, permettent à l’institution de continuer à faire croire qu’elle vise la réussite de tous les élèves alors qu’ils vont surtout servir à justifier le sous-investissement en REP+ en Guadeloupe.
Tant pis pour la jeunesse qui en fera encore une fois les frais !

L’US n°810 du 03 juillet 2021 : https://www.snes.edu/wp-content/uploads/us-810-pdf-bd.pdf